. The Invisible Wall .
J’ai plongé la main dans l’amas poussiéreux ; elle m’a dit de le faire. J’obéis, je n’ai pas la force de protester à ces ordres. Lui gronde, je parle trop vite selon lui, il ne supporte pas ça. Ils s’énervent facilement, en ce moment. Les bords de mes lèvres s’abaissent, se crispent, je suis dégoûtée par les sensations de la poussière dans ma main. Si je ne suis pas maniaque, je déteste le sale. « Pourquoi il y a tant de poussière, ici ? Je ne supporte plus cet appart ! » Elle ne devrait pas dire ça, elle ne paie pas de loyer, elle a un toit, un lit chaud et le mari qui va avec. Le couvercle de la poubelle s’ouvre, j’y jette le tout et lave mes mains. Elles ne sont pas jolies, j’ai de gros doigts et des dizaines de petites cicatrices. Je suis maladroite, tellement maladroite. En sortant de la cuisine, je bute dans un mur ; j’ai mal, ils rient. J’ai l’habitude. Je souris, tout va bien, j’aurais sûrement un bleu au-dessus de la clavicule, mais ce n’est pas grave.
Je ne suis pas quelqu’un de foncièrement gentil. Ni volontaire. Légèrement lunatique (les euphémismes sont mes amis), honteuse de mon corps et de la pourriture que m’inspirent mes pensées. J’adore les rumeurs, mais garde sournoisement mes secrets. Je mens parfois, beaucoup, tout le temps, pour rien, sans raison, pour protéger soigneusement ce que tous doivent ignorer. Je suis une personne colérique, tout le temps énervée, sous tension, sous pression, énervée, agacée, irritée. Sans motif le plus souvent, être une femme a bon dos, pour ce genre de choses. Je tiens chaud, mais mes mains et mes pieds sont froids. C’est mon super-pouvoir de bouillotte. Je peux sourire facilement, et je ricane souvent. J’aime la musique au point de pleurer de joie, parfois. Je suis fidèle, je sais respecter les gens qui ont un fort caractère. Je ne sais pas bien m'attacher aux gens, mais quand je le fais, je peux être une amie aimante et attentionnée. Je crois ?
J'aime la vie, passionnément.
Passionnément.