Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

. A MOTH UNDER THE SKIN .

8 juin 2010

. I Bet All On This Bullet .

SW4

_____________

Tant pis si ça ne t'a rien inspiré.

_____________

SW5

Publicité
Publicité
6 juin 2010

. Your Quiet Heartbeats Shine Like Millions .

MYV

______________

Il est l’heure de se remettre en question. Bien sûr, je te vois suffoquer, je te vois te tordre de douleur, allongée sur tes principes vulgaires et masochistes. Je te vois t’accrocher comme une perdue à tout ce qui te constitue, à crier au scandale, au mensonge, à toutes ces choses qui t’arrivent, que tu n’attendais plus. Tu n’y crois plus. Cette entrée dans cette école, que tu voulais à en avoir mal au ventre. Tu voulais les murs gris, le sol rouge, les arcs, la cour aux performances, le joli café, la coquette bibliothèque, le sol vert, les laboratoires de photographie, les salles de cours, l’amphithéâtre. Tu as enduré le concours, tu t’en es sortie. Tu ne sais pas si c’est de justesse, ou brillamment. Tu t’es surpassée, pour l’impressionner, pour te sentir fière, enfin, de ce que tu es. Alors qu’est-ce qui t’arrives, là ? Décris-moi tout ça. Démêle ces mots que tu as tendrement scellés. Dis-les.

Je suis nulle, idiote, je ne parviens à rien. C’était bien beau, de te dire ça, tout ce temps, inlassablement, d’abord pour rire, ensuite pour te contraindre au malheur, pour ne plus t’étonner de tes échecs. C’était très intelligent, oui, tellement intelligent que toutes tes merveilleuses pensées se sont gravées en toi, te marquent au fer rouge pour mieux te faire sentir la douleur du courage.

Mais tu t’es dit, puisque tu es à mes côtés, tout ira bien, n’est-ce pas ? Alors tu as passé l’écrit, tu as disserté sur l’image, tu as ensuite détourné le clapier à lapins pour en faire celui d’humains, tu as construit ton dossier sur une chanson qui te tenait tellement, tellement à cœur… Tu n’as pas tout donné, dans ce travail. Tu as laissé clairement s’exprimer ta flemmardise, ta panique monstre. Tu es passée à l’oral, tu avais fière allure dans tes Doc’s qui te ruinaient les pieds. Jambes gainées de violet, robe courte, tu te pavanais sous la pluie ? Non. Tu te répétais des formules pour que tout aille mieux, tu priais tes idoles, tu invoquais la chance, n’importe quoi. Tu maudissais ton cœur qui battait si fort, tu rangeais tes planches, sous le regard insondable de ta voisine de gauche. Légère condescendance. Et ensuite ? Dis-moi.

Sa voix et tout allait mieux, soudainement. Tous tes doutes disparaissaient, tu baissais la voix pour que la condescendante ne t’entende pas, ta voix tremblait mais ça allait. Puis ? Ton nom. L’homme t’appelait, avec un petit sourire amusé, avenant. Ils avaient l’air de te trouver mignonne, tous les quatre. La jeune femme blonde t’aida à mettre tes planches sur l’unique table, tu balbutiais des remerciements tout en essayant de répondre correctement aux questions des trois autres, qui fusaient inlassablement. Tu faisais des erreurs attendrissantes, du moins tu l’espérais, ils riaient, tu te reprenais et ils jouaient le jeu de l’intérêt. Te donnaient des références, te demandaient d’expliciter telle ou telle photo, telle ou telle démarche. Tu hochais la tête, t’efforçais de répondre le plus clairement possible, de regarder droit dans les yeux ton interlocuteur, tu souriais, je souriais, je souriais. Pour donner le change, pour ne pas claquer des dents, pour t’aider à gonfler la poitrine. Et…

Tu n’avais pas le sentiment d’avoir raté. Tu avais accompli quelque chose, c’était certain, comme si une case vide se remplissait de courage, de volonté. Toi qui voulais passer ce concours « pour voir », « pour essayer », tu te surprenais à désirer la réussite. A la redouter, mais à la désirer si fort, à ne plus penser qu’à ça, le 2 juin, le 2 juin, les résultats…

Arrête-toi là. Reprends ton souffle. Bois un peu, respire calmement. Maintenant, je veux entendre clairement, concrètement le résultat de tes maigres efforts et de ton immense stress. Dis-le. Ça t’aidera, tu le sais bien. J’ai réussi. J’ai réussi. J’y entre l’année prochaine. Ces 95 autres noms sont mes nouveaux camarades. J’assisterai à des conférences de tout type. Je ferai de la fonderie, des sculptures, du dessin, de la peinture, tout ce qui me tombera sous la main. Je croquerai les informations, les gens, ton corps nu. Ah, nous y voilà. Avant, tu ne pouvais pas le faire, c’est ça ? Être curieuse… Tu roucoulais en donnant quelques noms d’expositions que tu avais vues, mais sans plus, n’est-ce pas ? Tu as de la chance d’avoir réussi avec un si petit bagage de connaissances. Maintenant que tu as compris cela, tu vas pouvoir t’intéresser à tout, n’est-ce pas ? Ça ne sera pas inutile. Dis-le, dis-le ! Oui.

Dis-le, que tu es heureuse. Tu ne peux pas t’empêcher d’y penser. Tous les quarts d’heure, tu vas vérifier que ton nom est toujours sur la liste, qu’ils ne t’ont pas supprimée. Il est toujours là, n’est-ce pas ? Oui… Dis-le. … Quand je ferme les yeux, que je ne pense plus au BAC, j’ai ce sentiment d’immense bonheur qui m’envahit, oui. Mais… ? Mais maintenant, je ne dois pas échouer. Encore ce mot ! Echouer ! Comme si tu allais te permettre d’échouer ! Réussir t’effraie bien plus, hein ? Mais pourquoi ? Pourquoi ! Parce que je dois me remettre en question. Je dois cesser dès maintenant mon matraquage malsain.

Une dernière fois, dis-le. J’ai réussi. Merci.

______________

the_gazette_7381

5 juin 2010

. Shutter Island .

ShutterIslandPoster_aff

___________

Tu as redécouvert les cinémas. L’obscurité, chaque personne livrée à elle-même, peut-être à un amant, tu ne sais pas, mais ça te plaît de regarder leurs visages, leurs bouches entrouvertes. Tu te laisses bercer par la musique, tu rentres dans l’histoire, tu souris sans même t’en rendre compte. Tu t’oublies, pour deux heures dix-huit. Et même si tu as peur, même si tu te sens manipulée, fouillée par le choc psychologique du film, tu préfères ça plutôt que de te retrouver à l’air libre. Ici, confinée, tu n’as ni à réfléchir, ni à parler, tu n’as pas à te perdre avec ces mots que tu ne sais pas maîtriser. Tu n’as jamais vraiment souhaité une existence complète, en fait. Ce n’est pas que tu te sentes inutile, pas exactement, c’est que parfois, tu aimerais devenir invisible, et observer les scènes. Si tu es là, que tu restes silencieuse en suivant des yeux le fil des conversations. Et avec un peu de chance, si personne ne te prête attention, tu t’enfermes dans ton mutisme chéri, et avec plaisir.

___________

Ecrit il y a quelque temps, à l'occasion de la sortie du film. Je ne sais pas trop pourquoi je ressors ça, mais...

24 mai 2010

. And Soon I'll Claim You For My Arms... Again .

LIAR_by_NakaAyu

______________

   J’étais presque amoureuse, oui. Je serrais le tissu de ma jupe dans mes mains moites, le torturait pour me retenir de pleurer. De l’amour, de l’admiration. La sensation d’être éblouie et de connaître, bien mieux qu’au quotidien, ces gens qui sont mes amis, qui sont des acteurs. Ils ne s’appelaient plus Pauline, Alicia, Noé, Cyril ou Célia. Ils étaient Suzanne, Antoine, Louis. Ils étaient ces personnages-là, pendant une heure et demie environ. Et sous mes yeux ébahis, ils changeaient de caractère, nous donnaient à voir un diptyque fabuleux, jeu différent, dramatique mais pas larmoyant, tendre et violent à la fois. Alors oui, j’étais émue. Emue aux larmes, comme une enfant qui ne sait pas pourquoi elle pleure. Comme ça a du être difficile, pour vous, de vous remettre dans votre peau d’adolescents acteurs… Vous n’aviez plus l’air de vous, vous étiez d’autres et ces autres m’avaient fait voir, étonnamment, bien plus de vous que vous n’en laissez paraître d’habitude.

    Parfois, il est bon de savoir s’arrêter d’écrire, ce que manifestement, je ne sais pas très bien faire, vous l’aurez vu. Mais là, je veux garder ces sentiments chauds et doux, en moi, ce sentiment d’avoir vu de petites perles sur scène, ce sentiment qui m’aide à apaiser ma panique monstre. Je n’ai pas eu besoin d’être jalouse, vous savez ? Moi qui le suis tant. J’étais estomaquée, ébahie par votre jeu. Merci, merci.

Note : Bon, le dessin n’a rien à voir, enfin, je ne sais pas, être acteur, ce n’est plus mentir, finalement. Mais il correspondrait tout à fait à l’ambiance que je voudrais pouvoir donner à ce court article. Je me permets donc de le mettre, avec la permission de la demoiselle : the lovely and OMFG gifted NakaAyu, who’s a great great girl. Thanks for allowing me to take your beautiful work~.

___________

9 mai 2010

. What you waiting for ? .

355_attache

_______________

    Parfois, je me dis que ce n’est plus la peine de se battre. Que je devrais simplement prendre une souris, cliquer sur toutes les croix que je vois, et en finir, avec toutes ces amitiés étranges et dissoutes que j’entretiens. C’est comme observer un fil en charpie, qui ne tient qu’avec un infime lien. Si tu n’as rien sous la main, ni  fil de fer, ni fil de nylon, tu es face à deux choix : regarder le fil se tendre, de plus en plus, jusqu’à ce que les deux brins brisés se retrouvent dans ta main, soit le couper directement. Tu n’es pas patiente, tu es pressée, trop pressée, et tu en as marre d’attendre que quelque chose, du fer, tombe devant tes yeux. Pour continuer sur ma stupide métaphore filée, il y a comme qui dirait une pénurie de fer, en ce moment. Je n’ai plus le courage d’entretenir des liens trop fragiles. Je suis usée. Autant de mes caprices que des vôtres. Parfois, un regain de fierté, j’envoie des messages, demande des nouvelles, et réciproquement, mais plus rien ne nous lie vraiment. A part une adhésion au groupe d’amis d’untel sur Facebook, que faire de plus ? Je vois mes amis d’enfance grandir sans moi, loin de moi, et ce n’est pas plus mal. Et ces amitiés d’internet, que je croyais impérissables, car virtuelles… Elles me font rire, oui. Elles me font rire jaune, néanmoins.

   Je hais l’adolescence. Je déteste le changement. Changement ne peut être qu’un synonyme d’éloignement. De votre éloignement par rapport à moi. Et si je reste ? Et si je continue d'avoir les mêmes centres d’intérêts, presque du fanatisme, à vrai dire, mais quelque chose de vrai, qui m’aide à vivre ? C’est que je suis encore une enfant ? Est-il vraiment nécessaire de changer ? Je ne crois pas. Je change, tout de même, tout en restant la même petite fille qui a peur de la cave, de l’obscurité, des orages et des araignées. Que faire, dans ce cas ? Me forcer à m’habituer à votre éloignement, quitte à subir votre délicieuse froideur ? Prendre des ciseaux et couper tout ce qui s’abime ? Ça ressemble déjà plus à mon caractère. Alors leurs « Prenez de ses nouvelles sur Facebook ! » et les contacts de mon répertoire qui ne signifient plus rien qu’une vague indifférence de ma part.

    Vous voyez, si seulement les lapins étaient sages… Je pourrais les nourrir gentiment, jour après jour… Oh, bien sûr, ils ne communiquent pas entre eux, mais je pensais qu’ils étaient heureux comme ça… Leur installer une autre porte que celle qui donne vers moi m’ennuie profondément, pire, m’irrite, me met en colère, me panique, mais… Qu’ils s’enfuient, qu’ils s’enfuient, je l’aurais bien mérité. On n’enferme pas des gens comme on enferme des lapins dans des cages. Quel dommage. Expliquer ce sentiment est trop fatigant, trop douloureux. Je voudrais vous crier de ne pas vous lier entre vous, que vous m’appartenez, que vous n’avez pas le droit de me faire ça, de me supprimer en tant qu’intermédiaire. Je ne vis plus, alors ? Je n’existe plus pour vous ? Quelles autres histoires allez-vous vous raconter entre vous, quelles histoires que je ne sais pas ? Qu’allez-vous faire, si je suis malheureuse de votre amitié ? Laissez passer. Ignorez-moi. C’est la meilleure des solutions, et ça me confortera dans ma petite douleur d’inexistence. Il faut juste que je m’habitue au changement. Une mauvaise période s’annonce. Je m’arme de mes ciseaux, prenez garde à vos oreilles.

    Je ne deviendrai ni un lion, ni un enfant, ni un oiseau. Je ne serai jamais un esprit pur, je ne volerai jamais au-dessus de vous, fière comme un aigle et gracieuse comme un cygne. Je resterai un chameau, je crois. Quelle tristesse d’avoir deux bosses, au lieu de deux ailes. Quelle tristesse de n’avoir que les bagages des souvenirs douloureux sur son dos, quelle tristesse de redonner du poids aux personnes que je voudrais chérir plus que mes propres parents ? Quelle tristesse.

   Fin de partie, j’ai perdu, j’abandonne le jeu. Je n’ai jamais été une bonne joueuse, je suis même très mauvaise perdante. Mais maintenant que je suis embourbée dans mes mensonges plus gros les uns que les autres, je n’ai plus rien de scrupuleux, alors autant me mettre en colère. Je ne m’émeus plus quand on m’annonce des morts, je ferme les yeux sur les pistons des concours. Elle a bien changé, la petite demoiselle de troisième, qui se rendait malade au moindre mensonge. Elle est loin, maintenant.

   Je change, moi aussi. Sans l’accepter. Mon corps ne change pas, mes cernes s’allongent et ma vue baisse. C’est donc comme ça que l’on vieillit… Bientôt, je serai tatouée, je ferai grandir mon petit corps à ma façon. J’espère perdre mes deux bosses. Réaliser mes rêves, avec « mon culot et mon talent ». On verra.

   Et peut-être qu’un jour, les murs s’effondreront d’eux-mêmes. Trop mal entretenu, mon clapier tombera en morceaux. Ou peut-être que c’est moi, le lapin en cage. Donnez-moi une lime, un lance-flammes, qu’importe. Mes deux bosses ne passeraient pas à travers les barreaux, pour l’instant.

____________

lisbeth_salander_millennium_3_1268550701

_______________

Publicité
Publicité
6 avril 2010

. Now Comes The Noise That Will Make You Sin .

the_gazette_6347___Copie__2_

_______________

   « […] Cet homme de la mauvaise conscience s’est emparé de l’hypothèse religieuse pour pousser son propre supplice à un degré de dureté et d’acuité effrayant. Une dette envers Dieu : cette pensée devint pour lui un instrument de torture. Il saisit en « Dieu » ce qu’il y a de plus contraire à ses propres instincts animaux irrémissibles, il interprète ces instincts mêmes comme dette envers Dieu (hostilité, rébellion, révolte contre le « maître », le « père », l’ancêtre et le principe du monde), il se place au beau milieu de l’antithèse entre « Dieu » et le « diable », il jette hors de lui-même toutes les négations, tout ce qui le pousse à se nier soi-même, à nier la nature, la spontanéité, la réalité de son être pour en faire l’affirmation de quelque chose d’existant, de corporel, de réel, Dieu, Dieu saint, Dieu juge, Dieu bourreau, l’Au-delà, le supplice infini, l’enfer, la grandeur incommensurable du châtiment et de la faute.

    C’est là une espèce de délire de la volonté dans la cruauté psychique, dont à coup sûr on ne trouvera pas d’équivalent : cette volonté de l’homme à se trouver coupable et réprouvé jusqu’à rendre l’expiation impossible, sa volonté de se voir châtié sans que jamais le châtiment puisse être l’équivalent de la faute, sa volonté d’infester et d’empoisonner le sens le plus profond des choses par le problème de la punition et de la faute, pour se couper une fois pour toutes la sortie de ce labyrinthe d’ « idées fixes », sa volonté enfin d’ériger un idéel – celui du « Dieu très saint » – pour bien se rendre compte en présence de cet idéel de son absolue indignité propre.

Quelle bête triste et folle que l’homme ! »               -  Nietzsche, Généalogie de la morale.

    Depuis quelques temps, j’essaie de ne plus être masochiste. De ne plus me flageller à la moindre incartade, à la moindre remarque gratuite que je fais consciemment. Bien sûr, on n’arrête pas aussi facilement six ans de mutilations physiques et psychiques en un claquement de doigts, en une décision prise sur un coup de tête. Je veux aller au-delà de cette fouille malsaine que j’exerce sur mes pensées, les scènes que j’invente et qui me font suffoquer. Je voudrais en finir avec cette colère qui me vient comme une bouffée de chaleur. J’essaie. Pas exactement une nouvelle lubie, un objectif, peut-être, quelque chose qui me fera aller mieux. Que le voile qui strie ma vue s’efface, que je puisse voir le monde sous une nouvelle forme, pas plus optimiste, non, plus réaliste, seulement. Un jour je jetterai mes épaules en arrière, ne me tiendrai plus courbée. Je prendrai ta nuque et t’arracherai un baiser violemment tendre, te montrerai que grâce à toi, ton amour qui me pousse vers le haut, vers une autre qui sera moi et que j’apprécierai bien plus.

    J’ai testé, il y a longtemps, la profonde haine envers le monde et moi-même. Et cette « cruauté » que je retournais contre moi, j’en ai encore les marques indélébiles, les cauchemars ou les irrégulières cicatrices. J’expiais quelque chose. Ma nature, je crois ? Je rejetais tout mon être en bloc, le haïssais et le marquais pour mieux m’en détacher, pour mieux appeler à l’aide, sans doute. Je tenais à la vie pour pouvoir me racheter sur mes fautes. Je rêvais de devenir un objet muet, invisible. J’ai encore, parfois, cette sensation de n’avoir pas besoin d’exister, d’être perceptible. J’aime rester assise et écouter des conversations, observer des visages. Même si maintenant, cette impression désagréable d’être un fantôme dont personne ne se soucie s’estompe. Tout n’est pas encore guéri. Mais je progresse, indéniablement.

   J’ai remplacé ma rancune envers moi contre un amour plus fort et plus vrai de jour en jour. Une passion pour une autre passion. Malgré tout, je continue de penser que je suis une victime. Je me transforme lentement en personne indépendante (quoique), je n’ai plus autant besoin de vous, mais j’ai toujours plus besoin de toi. Cette exclusivité m’inquiète, mais je sais qu’elle est présente dans ma nature, et que je ne peux rien faire contre cette possessivité, cette jalousie qui me ronge parfois. Regarde, mon amour, c’est un dialogue que j’ai instauré ici. Est-ce la solution pour ce que je ne sais pas te dire ? Un dialogue que tous peuvent lire ? Est-ce de l’exhibition ? Je voudrais faire quelque chose de qualité, progresser toujours plus pour que, lorsque tu lis mes mots, ta jolie bouche soit béante d’admiration. Je voudrais que tes doigts s’égarent sur mes hanches, que tu me dises combien tu m’aimes et mes mots sont émouvants. J’ai testé mes limites. J’ai mis un pied au-dehors, j’ai connu la jouissance, le péché suprême, et j’en ris. Je ne veux pas refouler mes désirs. Je suis fière de pouvoir me réveiller le matin, de faire le compte sur ce que je fais et dont je n’ai absolument pas honte. Je ris à la face des dieux. Je saurai lentement me défaire de ces chaînes, trop lourdes, trop encombrantes pour mon esprit flottant. Personne ne m’enlèvera mes rêves, mes fantasmes, mes désirs et mes objectifs. Le poids des traditions, des religions dont je ne fais même pas partie, le poids de l’éducation, aussi, j’arriverai à les dissoudre, à tout réduire en cendres. Alors, du haut de mes talons, je balaierai les saletés et te rejoindrai.

En riant.

_____________

« Blocking ears has no use
Twist the knob, turn up the pain
Sensual, to the extreme
carnal pleasure that will ring
here is the beat that will make you sin

Music to Ears (
Bullet in cradle
)
Chaos to Mind (
Fingers on String
)
Disease to Body (
Lips on Barrel
)
---BANG! (
Make you Sin) »

Angelspit - Make you Sin (Here, listen.)

_____________

the_gazette_6345___Copie

_____________

27 février 2010

. A Single Man .

399PX__1

Tom Ford, couturier, a réalisé son premier film, tiré d'une nouvelle « A Single Man ». (trailer)

_____________

Hier, nous sommes allés voir, une fois n'est pas coutume, un film en famille. Ce film, en VO. Je suis encore sous le choc, sous le charme. Je pense encore en anglais. C'est un film magnifique, intense, douloureux, si bien fait que l'on passe du rire aux larmes en quelques secondes. Pas de stupides larmes, non. Des sanglots sincères et irrépressibles. Voir la façade d'un homme amoureux s'effondrer, ne laisser place qu'au vide, qu'au rien, qu'au néant, qu'à l'inévitable suicide que lui inspire la mort de cette personne, Jim, son amant. Seize ans qu'ils étaient ensemble, et nous voyons, avec ce côté méticuleux que j'ai beaucoup apprécié, le déroulement de cette journée qui lui indiquera s'il doit vivre, ou mourir.

Georges (Colin Firth) vit seul dans ''la maison de verre'', leur maison, aux côtés de leurs voisins amicaux ou méprisants, ainsi que leurs enfants dérangés et dérangeants. Certains personnages marquent plus que d'autres, évidemment. Charley (incarnée par Julianne Moore), ainsi que Kenny Potter (Nicholas Hoult), qui réussit à sortir admirablement du personnage de Tony dans Skins, pour se vêtir de cette toge d'étudiant mystérieux qui se cherche, qui cherche dans Georges ce dont il a envie d'entendre, ce dont il a besoin d'entendre.

Le film se passe au début des années soixante, 1962, exactement, aux Etats-Unis, Le conflit USA/Cuba fait rage, et débat, à la radio et à la faculté où Georges Falconer, professeur d'anglais, exerce. Il ne semble pas fonder son point de vue comme les autres, ceux qui ont ''peur'' de Cuba. Il se forge son propre avis sur une Amérique qui, ironiquement, ne tardera pas à devenir ce qu'il en décrit. Georges parle de la peur, à ces étudiants bornés et, pour la plupart, stupides, inintéressés. Et pourtant, parce qu'aujourd'hui est différent, il leur parle d'autre chose. De cette peur qu'à la majorité face à une minorité. La majorité a peur et devient haineuse, mais la cause de cette haine est imaginaire, puisqu'elle est engendrée par la peur que cette minorité grossisse et prenne plus d'ampleur. Et la majorité a bien évidemment peur de la minorité ''invisible''. Monologue fascinant où, gênés, deux hommes de cette minorité invisible détournent les yeux. Il devient évident que Georges parle de la communauté homosexuelle. Deux étudiants le fixent. Loïs, la terrible blonde qui fume dans l'amphithéâtre, qui semble n'avoir peur de rien, d'après son voisin, Kenny Potter. Ses yeux bleus sont terriblements attirants, aimantés sur le visage de Georges, et le sourire flottant vaguement sur ses lèves renforce encore sa gueule d'ange innocent. Superbe. Moi, en bonne fan de Skins, me suis écriée (intérieurement): « Il prépare quelque chose ! Il fomente un complot ! » Mais que dalle, chérie. Il est absorbé, il boit les paroles de l'enseignant.

Pendant toute la durée du film, nous voguons, entre flashbacks et ''réalité'', ''moment présent'' (très importante, d'ailleurs, cette conversation récurrente à propos du moment présent), de gros plans sur des yeux, les yeux eye-liner de Charley, de la secrétaire de la fac, ou encore Loïs (Brigitte Bardot en mieux). Les bouches ont un sérieux impact, aussi. Lèvres rouges et souriantes, ainsi que la bouche sensuelle du prostitué espagnol, Carlos (Jon Kortajarena), noyée dans la fumée de sa Marlboro (James Dean en mieux).

J'ai trouvé effrayante cette manière de filmer, inquisitrice, méticuleuse, lent, fascinante. Cet humour omniprésent, aussi, les dialogues, les comiques de situation (pour moi, la scène de la tentative de suicide est devenue culte). Ses plans décolorés lorsque le caméraman filmait Georges, ces couleurs vives lorsque Charley ou Kenny passaient à l'écran. Et Jim... Surtout Jim. Sa mort et ses apparitions sont une plaie béante pour Georges, blessure inguérissable qui se transmet au spectateur. Les rares moments où ils se touchent ont failli me faire craquer et sangloter, je me rappelais que Jim était mort et que tant d'amour dans un geste était presque douloureux et magnifique, et ça me ramenait invariablement à... À toi.

(Le monde n'a pas tant changé, depuis les années soixante. Je parle ici de moeurs. Si le spectateur hoche la tête en se rassurant, se disant que de nos jours, le petit copain sera immédiatement invité et accueilli aux funérailles de son défunt amant, qu'il se trompe. Ce genre de choses arrivent encore, malheureusement.)

Pendant ce film, j'ai énormément pensé à toi, et je ne sais pas si Tom Ford en a voulu ainsi, mais lorsqu'on a sous les yeux l'expression, la preuve d'un amour aussi fort et solide, par sa simplicité, on ne peut que penser à cet amour incroyable que l'on vit, que l'on a vécu (ou que l'on vivra, pour certains cas à part...). Troublantes pensées qui nous viennent lorsque nous constatons le néant qu'est devenue la vie de Georges, après la mort de Jim. Nous souffrons, inexorablement. J'ai ravalé mes larmes, ai pensé : « Serais-je capable de tenir au moins huit mois ? Me réveiller sans avoir l'espoir de lire tes mots, d'entendre ta voix, de presser entre mes mains ta chair chaude et bien vivante ? Non, assurément. ». Une puissante envie de vivre ressort de cette constatation. « Je veux vivre le plus longtemps possible », ai-je pensé plus tard. Mais la mort de Jim, accidentelle, fortuite et dégueulasse nous ramène tout de même à ce dicton stupide. Vis le moment présent. Alors, pour ne rien regretter, car je veux te le dire, que je t'aime, ici et maintenant. A Single Man réussit ce tour de main, capter le spectateur par toutes les cellules de son corps, le maintenir dans cet état de fascination, de paralysie que provoque un vrai film. Pas comme ces horreurs qui passent en ce moment, sans scénario étonnant ou autre. A Single Man restera pour moi un souvenir délicieux et tenace. Je ne le laisserai pas partir.

Pour finir (oui, il est temps), et bien qu'étant une jeune fille en fleur, avec son explosion d'hormones, donc incapable de discerner un bon film d'un mauvais, je voudrais quand même contredire ce type-là (vois, lecteur, comme le vocabulaire change quand c'est la sale gamine qui reprend les commandes). « Un film en papier glacé... » « Tom Ford ferait mieux de faire ses robes », machin. Eh bien, moi, toute conne que je suis, remercie Tom Ford de s'être détourné de ses créations de mode. Je trouve ça naturel, premièrement, que chaque seconde du film soit minutieusement étudiée. Le personnage principal étant d'origine anglaise, suivant le cliché (ou non) de l'Anglais par excellence – bien que Georges soit limite maniaque – la droiture (et l'élégance) du film qui nous est donné à voir est parfaitement ordonné, dans le sens de l'origine de l'acteur, de son caractère, aussi. Ce film, relatant une seule journée dans la vie de Georges, peut-être la dernière, doit être évidemment organisé, détaillé, rangé. Il fait ses comptes, se remémore des anecdotes où apparaissent Jim, tout ce qui a un rapport avec la tragédie. Deuxièmement, j'ai apprécié la lenteur des dialogues. Comme s'ils prenaient le temps de réfléchir. Ce temps de réflexion se perd justement de plus en plus, maintenant. Et ce sont ce genre de bons points que j'aime relever.

Merci pour cet excellent film. Et vive le cinéma ! (cf Quentin Tarantino, bande d'incultes.)

______________

gjdsdjf

2 février 2010

. It was the 'loss' I noticed for the first time .

RUKI__Nightmare_before_Xmas__PIECES

______________

Il neigeait. De petits flocons agressifs qui se plantaient sur mes cheveux et mes épaules nues. Mon cœur cognait, et je tapai fébrilement son numéro de téléphone sur le clavier.

Des remords commencent déjà à faire surface, je me sens désemparée. Je ramasse mon sac et mon manteau, jette mon écharpe sur mon épaule et marche distraitement. Une sonnerie. Deux. J’ai clairement l’impression de faire une connerie, que ce n’est absolument le moment de faire une crise de colère égoïste. Mes larmes roulent sur mes joues et je vois les ouvriers me regarder d’un air effaré. L’un deux amorce un geste pour me réconforter, ou me dire une blague vaseuse, mais d’un signe de tête, je refuse sa sympathie. Ou sa pitié. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je n’ai même pas froid, et pourtant, mon semblant de pull a glissé le long de mes bras et c’est en sanglotant, les pas désordonnés que j’atterris devant la porte du bâtiment D. Deux autres lycéens sont derrière moi et rentrent sans attendre. Je sais qu’ils se moquent, je ne me fais pas d’illusions. Les enfants n’ont pas de compassion.

Après avoir raccroché, je me retrouve sans trop comment en salle de permanence. Le pion me sourit, et son sourire s’efface, il y a comme une réelle inquiétude dans son regard habituellement ironique, et là, je le bénis pour sa présence.

« Ben alors, Morgane, qu’est-ce qui te met dans cet état ?

- Je viens de me faire virer de cours.

- Quel prof ?

- Mme A. »

    Avec une moue contrite et soudain désintéressée, il baisse les yeux vers ses mots croisés en marmonnant. Je le remercie intérieurement de me blâmer. Mais ce sont de véritables insultes, que je voudrais entendre. Je culpabilise. Je n’aurais pas du lui parler comme ça. Pas sur ce ton, pas avec ce regard, ni cette voix qui, à mes oreilles, est mécanique, grinçante.

« Je n’ai pas le droit de sourire ? Il faudrait que je pleure, aussi ? »

   Je sens encore la profonde malveillance, la démesure qui avait dégradé mon calme apparent. La colère était trop douce, et même si des visions sanglantes flottaient devant mes yeux, je réussissais encore à me maîtriser. Mais la fureur, la véritable fureur, la haine de l’autre, je ne savais pas comment la canaliser, et, ce qui était le plus dangereux, c’est que je n’en avais pas du tout envie. La colère a toujours été un véritable problème, pour moi. Trop présente, depuis trop longtemps. Enfant chérie, dorlotée, gâtée pourrie jusqu’à la moelle, que la colère et la rancœur extermine instantanément. Plus de petite fille mignonne qui sourit et qui dit des grossièretés avec légèreté, qui fait rire et qui attendrit. A la place, le petit être profondément enragée, engoncée dans ses complexes d’infériorité et son corps mince de poupée mutilée.

« J’ai juste écouté DIM SCENE, en live. Ne t’en fais pas. »

    Avec une grimace qu’elle ne peut voir, je me fais laide, dans le miroir. Elle ne peut pas comprendre l’horreur de mon acte. DIM SCENE est meurtrière, cassante, mélancolique, nauséeuse. Mais je feins la sérénité, pour ne pas éveiller les soupçons. Une fois qu’on a écouté ça, ça ne peut que mieux aller. Si la provocation reste loin.

______________

Uruha_with_the_butterflies_PIECES

Les dessins morcelés sont d'Alzheimer13, dont le site DeviantArt est ici. Allez les voir, c'est tout simplement fabuleux.

17 janvier 2010

. I just fret myself and it irritates me again today .

the_gazette_7283___Copie

______________

Il fait beau, aujourd’hui. Je ne sais pas ce qui me déplaît le plus, les dimanches ensoleillés ou ceux pluvieux et nuageux. Le soleil caresse mes omoplates. Je me suis lavée les cheveux, ils sont encore très humides, et ils trempent mon cache-cœur. J’écoute HOLE, sourit, m’attendrit en remarquant que je connais les paroles. Mon corps est courbaturé, je m’étire douloureusement, balançant la tête d’avant en arrière, en rythme avec Uruha et Aoi, pour décrisper ma nuque raide. Je pense à toi, à ton corps. Je t’aime et ton absence me fait paniquer. Je voudrais te toucher, m’agripper à toi, me fondre en toi comme le parasite que je rêve d’être.

Il y a comme une barrière qui m’empêche de t’aider. Par qui a-t-elle été installée ? Toi ou moi ? Je me sens inutile, je ne sais pas parler. Je n’ai jamais vraiment su parler. Pardonne-moi. Même si m’excuser fait empirer les choses. Il y a tant de choses que je voudrais pouvoir te dire, pour me sentir mieux, pour que cette sensation de te retrouver face à un mur s’efface. J’aimerais pouvoir m’accrocher à ton tee-shirt, sécher mes larmes et enfouir ma tête dans ton cou. Mais dès qu’une phrase me vient, tu vois, j’ai comme un haut-le-cœur, je ne dois rien dire parce que je crains tout. Et j'oublie ce que je voulais dire. J’en ai assez d’être en colère, tout le temps. J’en ai assez d’avoir comme un trou dans le sternum, parce que c’est basé là, je le sais, quand mon cœur cogne trop fort, c’est de là que je le sens, c’est de là que viennent mes nausées, ma colère, tout. Mes doigts prennent naturellement la forme de la douleur, au milieu de ma poitrine, juste en -dessous de l’arête de mon soutien-gorge. Une légère pression, et ma respiration se libère, un peu. Je viens juste de découvrir que je pouvais me calmer comme ça, tout simplement. C’est une solution temporaire, mais c’est déjà mieux que rien.

Je lis les ‘‘Contes Macabres’’, d’Edgar Allan Poe. J’ai craqué sur le livre, ai dilapidé mon argent sans aucun remords. Je suis tout simplement tombée amoureuse de la couverture, de la texture rugueuse de la tranche, de l’étrange femme sur le devant, des dessins très Tim Burton, de l’odeur des pages, de tout. Alors j’ai voulu le posséder, l’avoir pour moi, l’exposer, le caresser, le lire, le relire encore et encore. Le premier conte m’a fait frémir, je l’ai lu hier soir, et je suis restée assise dans mon lit jusqu’à minuit, en écoutant des chansons plus ou moins bénéfiques pour ma santé mentale. Convaincue que personne, absolument personne n’allait m’enterrer vivante et m’arracher mes dents, j’ai pu m’endormir. Pour faire des cauchemars.

Quand je me suis réveillée, en sueur et en larmes, j’ai reçu un sms. De toi. Alors j’ai pensé à toi, à ton corps. Je t’aime et ton absence me fait paniquer. Je voudrais te toucher, m’agripper à toi, me fondre en toi comme le parasite que je rêve d’être.

______________

the_gazette_7280

3 janvier 2010

. Random .

vlcsnap_1222695

http://www.youtube.com/watch?v=jinRtkfrpWY

. DOMINO – Girugämesh .

Je suis vexée par tous, tout, pour tout. J’écris le cœur battant, j’arrache consciencieusement la peau de mes lèvres et déjà, ma bouche me brûle. C'est pas grave, de toute façon elle est bizarre. Qu’est-ce que je fous ici ? Dans quel but ? C’est bien beau de vider son sac dans un article, mais ça n’amène à rien, n’est-ce pas ? Ce ne sont que des mots sur un écran, noir sur blanc si tu veux. Comme dans la vraie vie, je laisse la place aux commentaires, et comme dans la vraie vie, une deuxième fois, vous ne me répondez rien. Vous hésitez ? Ou alors vous me dites tout en face, dans une conversation, par sms, n’importe quoi. Je demande un avis. Mais c’est peut-être trop. C’est si culotté que ça ?

. Day Dream – D .

   Nous sommes enfin en 2010, le 3 janvier, demain c’est la rentrée et je déteste ça. Ça me rend malade rien que d’y penser, de me dire que je vais devoir me couler dans ce moule glissant, devoir répondre à des attentes que je ne comprends pas – ou ne veut pas comprendre, ça marche très bien aussi. Devoir sourire, faire la bise. « Comment tu vas ? Tes vacances se sont bien passées ? Et le nouvel an, tu l’as passé où, avec qui ? Et tes cadeaux, tu en es content(e) ? » Ne pas écouter les réponses, surtout, la conversation dépasserait les deux minutes et entre simples connaissances, c’est déconseillé et inutile. Dire bonjour au prof en souriant, en pensant « je te déteste », recevoir les notes, imaginer la tête de la génitrice, déchirer la feuille, cacher la note. Politique de l’autruche, disait l’autre, il y a deux ans. Tout à fait, tout à fait.

C’est peut-être juste recommencer un lundi qui ne me fait pas sourire. Je ne sais pas. Je m’en fous, après tout. Et vous aussi, c’est ça le plus rassurant.

. IN THE MIDDLE OF CHAOS – The GazettE .

   Vivre le temps présent. Quelle connerie. Comme beaucoup d’autres personnes, l’avenir est plus ou moins sous forme d’échéances à supporter, à subir. Devant moi, je vois un DS, un spectacle. Je ne veux pas être demain, le 4 janvier. Je ne veux pas que bientôt, la dernière semaine avant les vacances de février soit une semaine de BAC blanc. Je ne veux pas être le 13 mars, ça, c’est pire que tout et je n’arrive pas à te le dire. Je ne veux pas. Me connaissant, les derniers jours avant son arrivée vont être insupportables pour toi. Pardon. Bref. Passons. Et bien sûr, la superbe, la terrifiante, la plus grosse épreuve dans ma petite vie de lycéenne, le BAC, et tous ses emmerdements.

. Mayakashi – The GazettE .

   Tout est trop flou. L’appartement que l’on partagera toutes les trois, le chat que l’on aura, les études que je ferai. Je pleure de rage, je modifie mes plans, ma mère se mêle de tout et je ne supporte plus ça. Elle n’a pas le droit de se mêler de ça. Je l’autorise à me donner son avis, si elle me parle de toi. Ça devient trop dur, qu’elle me parle comme si j’étais une célibataire ou comme si notre relation était une simple amitié. Un jour, je lui dirai, avec un grand sourire, à quel point j’aime quand tu m’enlèves mes vêtements. Et je prendrai congé. Pour qu’elle comprenne. Pour qu’elle comprenne ENFIN.

Puke

Publicité
Publicité
1 2 > >>
. A MOTH UNDER THE SKIN .
  • " C'est comme un trou noir, et vous allez voir, ça va nous sauter à la gueule. Les gens ne savent pas ce que c'est, la folie. C’est terrible. C’est ce qu’il y a de plus terrible au monde. '' Emmanuel Carrère – L’Adversaire.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité